Trois prédictions sur l’infrastructure numérique définissant l’avenir du gouvernement

Les organismes publics font face à des défis concernant la cybersécurité, la confidentialité des données et la durabilité, mais doivent collaborer avec des partenaires privés pour remplir leur mission.

Paul Brownell
Derek Paterson
Mark Simms
Trois prédictions sur l’infrastructure numérique définissant l’avenir du gouvernement

Si l’année 2020 a semblé chaotique pour les gouvernements nationaux, avec des organismes publics changeant rapidement de direction à cause d’une perturbation qui n’arrive qu’une fois dans la vie, l’année 2021 a été consacrée à une approche de la transformation numérique plus stratégique et structurée. Cela signifie de s’occuper de l’impact continu de la pandémie mondiale, mais aussi de se préparer à prospérer dans un avenir après-pandémie grâce à une plus grande agilité, efficacité et réactivité.

Durant 2021, les organismes publics ont pris de nombreuses initiatives concernant la transformation, y compris l’accélération de l’adoption du multinuage hybride, la modernisation des réseaux avec le réseau en tant que service (NaaS), et l’implémentation de l’intelligence artificielle/apprentissage automatique (IA/ML) pour une cybersécurité de pointe et autres cas d’utilisation. Avec l’arrivée de 2022, le besoin de ce type de transformation va s’accélérer, créant ainsi un mandat pour un plus grand investissement dans l’infrastructure numérique. GartnerMD anticipe que la dépense en TI des gouvernements mondiaux s’élèvera à un total de 557,3 milliards de dollars en 2022, une augmentation de 6,5 % par rapport à 2021.[i]

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Plus tôt cette semaine, nous avons publié un article Equinix Interconnections sur les « 4 prédictions d’infrastructure numérique définissant la prochaine décennie. » (En anglais) Nous y décrivons comment les entreprises du secteur privé répondront aux tendances principales en 2022 et après, y compris :

  • En s’adaptant à la complexité du multinuage hybride.
  • En appliquant l’IA/ML à la frontière numérique pour autoriser la 5G et l’IdO.
  • En utilisant la sécurité à vérification systématique et unifiée afin de se protéger contre des menaces de plus en plus sophistiquées.
  • En allant au-delà de la carboneutralité pour atteindre une réelle durabilité à énergie zéro.

Les organismes publics prendront note de ces initiatives du secteur privé et de bien d’autres, mais ils le feront d’une façon qui reflète les défis et les exigences qui sont uniques à leur mission. Nos prédictions 2022 pour le gouvernement national examineront en profondeur comment les organismes publics adaptent leurs infrastructures numériques pour tenir compte des changements se produisant autour d’eux, et comment les nations feront évoluer les lois pour permettre ces initiatives de transformation.

Prédiction n° 1 : Les menaces envers la confidentialité des données et la cybersécurité seront aussi un risque pour la sécurité nationale et la souveraineté des données.

Les gouvernements à travers le monde ont compris la valeur issue de la collection, du stockage et de l’analyse des données publiques. Ils réalisent aussi que, puisque les données représentent une ressource nationale cruciale, elles doivent être protégées en tant que telles. En bref, les gouvernements sont convaincus que les menaces envers les données publiques représentent aussi des menaces envers la sécurité nationale et la souveraineté des données. Si un gouvernement national n’est pas capable de protéger les données personnelles de ses citoyens d’un usage abusif ou inadéquat par une entreprise multinationale ou tout autre mauvais joueur, cela soulève des questions graves quant au rôle d’un gouvernement dans un monde où les frontières sont de plus en plus floues.

L’Union européenne (UE) a pris les devants en établissant des règlements plus stricts autour de la confidentialité des données lors de l’entrée en vigueur du Règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’UE en 2018.  Nous anticipons que les gouvernements dans d’autres régions du monde continueront à suivre un chemin similaire, conformément aux menaces spécifiques auxquelles leurs nations font face. Cela pourrait inclure des contrôles plus stricts sur le partage d’information, de nouvelles normes de certification, et l’exigence pour les multinationales de nommer un Responsable de la sécurité de l’information (RSI) à leur conseil d’administration afin de gérer la conformité aux règlements gouvernementaux en constante évolution.

Jusqu’à récemment, les gouvernements de la région Asie-Pacifique (zone APAC) étaient moins susceptibles d’envisager des règlements de confidentialité des données de style RGPD, mais il y a des signes manifestes que cela est en train de changer. En Australie, le gouvernement va continuer à se rapprocher des États-Unis et des autres pays du Groupe des cinq, ce qui entraîne un taux d’attaques plus élevé des pays concernés. Ces attaques chercheront à perturber les services principaux, exiger des rançons, et même simplement embarrasser le gouvernement australien. Alors que les menaces envers la cybersécurité et la confidentialité des données auxquelles l’Australie est confrontée deviennent plus organisées et sophistiquées, les organismes publics devront avoir des règlements plus stricts afin de mieux protéger les citoyens et les organisations qu’ils servent, ainsi qu’eux-mêmes.

Qu’il s’agisse d’une législation d’état officielle, telle que la Loi sur la protection des renseignements personnels des consommateurs en Californie, ou simplement le fait de s’aligner sur le RGPD de l’UE, les États-Unis continueront à encourager la confidentialité des données pour chaque État isolément afin de garantir une préparation adéquate aux risques encourus.

Prédiction n° 2 : Les gouvernements vont multiplier les initiatives de durabilité

Le temps des discours sur la durabilité visant à nous rassurer est passé depuis longtemps; c’est maintenant le moment de passer à l’action. En novembre 2021, la COP26 — la dernière conférence de l’ONU sur le changement climatique — a rassemblé presque tous les pays de la planète au cours d’un sommet réellement unique. L’événement de cette année a mis en avant la nécessité que les pays aillent plus loin que l’Accord de Paris lors de la COP21 en 2015.

À la suite de la COP26, les représentants officiels sont retournés dans leurs capitales nationales avec le mandat d’atteindre de nouveaux objectifs climatiques plus ambitieux, et d’équilibrer ces objectifs en créant des infrastructures numériques optimisées. Faisant partie des plus grands consommateurs de services TI au monde, les gouvernements vont devoir examiner leur processus d’affaires et partenariats de chaîne d’approvisionnement en termes de durabilité.

Dans les plus petits pays, tels que Singapour, l’Irlande et les Pays-Bas, les gouvernements sont préoccupés par la croissance rapide du secteur des centres de données, à la fois en ce qui concerne l’immobilier et l’utilisation d’énergie. De nombreux fournisseurs de centres de données nationaux cherchent à atteindre des émissions à énergie zéro de façon indépendante. Cela peut sembler être en accord avec les objectifs de durabilité du gouvernement, mais l’inquiétude réside dans le fait qu’ils risquent d’utiliser une trop grande fraction de l’énergie renouvelable disponible, empêchant ainsi les autres secteurs d’en bénéficier. Les gouvernements nationaux montrent déjà ce qu’ils sont prêts à faire pour obliger les partenaires à s’aligner sur ces objectifs de durabilité, tel que Singapour qui a décrété un moratoire sur la construction de nouveaux centres de données.

À l’inverse d’autres gouvernements qui limitent la capacité de nouveaux centres de données — risquant ainsi de limiter également l’innovation — l’Australie encourage les fournisseurs de centres de données à rechercher la durabilité, plutôt que de les obliger à le faire. Ceci permet au gouvernement d’atteindre ses propres objectifs en matière de durabilité tout en obtenant la capacité des centres de données et l’optimisation de l’infrastructure numérique dont il a besoin.

C’est aussi dans l’intérêt direct des fournisseurs de centres de données de faire de la durabilité la pierre angulaire de leur entreprise, et les gouvernements peuvent les soutenir dans cet effort. Le secteur des centres de données s’est associé aux fournisseurs de services infonuagiques, plus tôt cette année, afin d’adopter le Pacte européen des centres de données pour la neutralité climatique, une initiative autorégulée par le secteur qui présente des engagements solides de la part du secteur privé et des recommandations de politiques qui aideront le secteur à atteindre la carboneutralité d’ici à 2030.[ii] Dans la poursuite de cet objectif, les principaux fournisseurs de centres de données commencent déjà à déployer des efforts de durabilité innovants tels que le refroidissement par liquide, les blocs d’alimentation externe modulaires et les piles à combustible renouvelable. Remplacer des centres de données coûteux et inefficaces appartenant à et exploités par le gouvernement, par des centres de données indépendants en colocation en tant que service assuré par des fournisseurs de premier plan, peut aider les organismes publics à accéder à ces technologies révolutionnaires.

Dans l’avenir, nous anticipons que les gouvernements mettront de plus en plus de pression sur leurs partenaires privés pour les aider à atteindre leurs objectifs de durabilité. Cela pourrait signifier des cibles de réduction d’émission plus ambitieuses ou des mandats pour implémenter une technologie de développement durable de façon plus agressive.

Prédiction n° 3 : L’avenir du gouvernement sera défini par des partenariats du secteur public et du secteur privé

Jusqu’à présent, nous avons beaucoup parlé de l’interaction entre gouvernement et entreprises privées en ce qui concerne la cybersécurité, la confidentialité des données et la durabilité. Au premier abord, il pourrait sembler que les organisations du secteur public et leurs contreparties du secteur privé sont en opposition. Le gouvernement met en place des normes agressives et les partenaires privés s’y conforment à contrecœur afin de continuer à faire des affaires avec le gouvernement.

Cependant, il y a une autre façon de regarder cette relation, et c’est celle qui, selon nous, prévaudra avec le temps. Les gouvernements s’appuieront davantage sur les partenaires privés pour fournir des services clés et les aider à remplir leurs objectifs de durabilité, et il deviendra de plus en plus difficile de déterminer où un organisme public finit et où son écosystème de partenaires privés commence. Alors que les organisations privées et publiques deviennent de plus en plus étroitement liées, il serait normal qu’elles commencent à adopter une approche plus collaborative et innovante pour atteindre leurs objectifs respectifs.

Nous voyons déjà des exemples de ce à quoi cela pourrait ressembler en pratique. Un groupe bipartite de sénateurs américains ont récemment fait avancer la législation pour que le « Federal Risk and Authorization Management Program (FedRAMP) » devienne une initiative financée par le gouvernement de façon permanente.[iii] La nouvelle législation prévoit aussi l’établissement d’un comité consultatif « Federal Secure Cloud » pour améliorer la communication entre les organismes publics et les fournisseurs de services infonuagiques. En faisant cela, le gouvernement prend des mesures pour garantir l’implémentation de règlements de cybersécurité dont il a besoin pour se protéger, tout en appuyant ses partenaires dans leurs efforts de conformité afin de conserver un bassin d’entrepreneurs agréés aussi large que possible.

En Europe, l’initiative Gaia-X [iv] est un parfait exemple d’entreprises privées et d’organisations du secteur public qui s’unissent en vue de réaliser des objectifs communs. En aidant à créer une approche uniformisée, transparente et sécurisée envers l’infrastructure numérique, Gaia-X démontre comment les organismes publics européens et les entreprises peuvent remplir deux impératifs qui semblent contradictoires : créer un écosystème ouvert qui optimise la collaboration et le partage des données, tout en conservant la localisation et la souveraineté des données. Nous anticipons beaucoup plus de ce type de partenariat dans l’avenir.

Equinix peut aider les gouvernements nationaux à se préparer à un avenir incertain

Dans le passé, l’infrastructure numérique du secteur public était en retard par rapport au secteur privé. Il y a plusieurs bonnes raisons à cela, y compris les défis bureaucratiques et politiques uniques au secteur public. Cependant, la pandémie mondiale a prouvé que les organismes publics pouvaient réagir rapidement lorsque les circonstances le requièrent.

Chez Equinix, nous croyons fermement que les gouvernements peuvent accélérer leur transformation numérique pour appuyer leurs nombreuses missions complexes. En travaillant étroitement avec un partenaire qui a de l’expérience à fournir des plateformes d’infrastructure numérique mondiale de confiance, qui peut rapidement faire avancer la transformation numérique et se conformer aux règlements complexes dans de nombreuses juridictions à travers le monde, les organismes publics peuvent agir maintenant pour se préparer à l’avenir.

… les représentants officiels sont retournés dans leurs capitales nationales avec le mandat d’atteindre de nouveaux objectifs climatiques plus ambitieux, et d’équilibrer ces objectifs en créant des infrastructures numériques optimisées. »

Equinix est la société de l’infrastructure numérique au monde et en tant que telle, occupe une position unique pour aider nos clients du gouvernement à surmonter leurs défis, maintenant et dans l’avenir. Avec Platform EquinixMD, les organismes publics peuvent accéder à plus de 235 centres de données dans 65 zones métropolitaines stratégiquement situées dans le monde entier. De plus, l’interconnexion définie par logiciel via Equinix FabricMC peut aider les organismes publics à se connecter à des milliers de partenaires potentiels, fournisseurs de services, à la vitesse logicielle, rendant ainsi plus facile que jamais la collaboration public-privé qui deviendra encore plus importante à l’avenir.

Pour en savoir plus ou pour commencer à adapter votre stratégie d’infrastructure numérique pour l’avenir, faites une demande d’exposé de Stratégie de frontière numérique pour le gouvernement auprès d’Equinix dès aujourd’hui.

[i] Communiqué de presse de Gartner, « Gartner Forecasts Global Government IT Spending to Grow 6.5% in 2022, » le 31 août 2021. GARTNER est une marque déposée et une marque de service de Gartner, Inc. et/ou de ses filiales aux États-Unis et internationalement, et est utilisée ici avec autorisation. Tous droits réservés.

[ii] Pacte des centres de données pour la neutralité climatique

[iii] FedScoop, « Lawmakers introduce bill to support adoption of secure cloud tech at federal agencies ». Dave Nyczepir, le 2 novembre 2021.

[iv] Qu’est-ce que Gaia-X?

... il deviendra de plus en plus difficile de déterminer où un organisme public finit et où son écosystème de partenaires privés commence. »
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